Les aventures de Germain Grangier : de l'UTMB à la Diagonale des Fous
Quelques semaines après son grand effort, Germain Grangier revient sur sa course du côté du Mont-Blanc et le défi qui l’attend prochainement, la Diagonale des Fou
Comment les produits Andros Sport que tu utilises t’ont aidé pendant ta course ? Parmi les produits Andros Sport qui t’ont accompagné sur l’UTMB, quels ont été tes favoris ?
Sur l'UTMB, j'ai utilisé différents types de produits Andros Sport en fonction des températures et en fonction d'où je me trouvais dans la course, si c'était plutôt la nuit ou la journée. La nuit, généralement, je mange un peu plus de choses solides. J'ai donc alterné entre des barres et des pâtes de fruits, plutôt fruits rouges sur les deux parfums. Et ensuite la journée, un peu plus l'hydragel, j'aime bien pour le côté un peu mentholé, un peu fraîcheur, sur les passages un peu exposés à la chaleur. Sur les ravitos de Champé et Trian, j'ai pu utiliser les gourdes de fruits mixés aux fruits rouges. J'ai également consommé les gels parfum fraise, généralement au pied ou au milieu des longs efforts en montée, parce que je n'aime pas trop mâcher donc c'est quelque chose que j'utilise facilement sur des formules qui sont plus liquides et que j'ingère plus facilement.
Pour planifier mon plan nutritionnel, j'utilise généralement une approche sur le grammage en glucides plutôt que l'apport calorique. Donc j'utilise les produits Andros pour rebalancer mon rapport fructose-glucose, puisqu'ils sont très fruités, donc assez riches en fructose. Ça me permet de m'apporter de l'énergie et d'augmenter un petit peu mon taux de fructose dans mes apports sur la course.
Comment as-tu vécu cette fin de course forcée sur l’UTMB ?
C'est assez facile de rebondir quand ce sont des décisions qu'on a prises soi-même et qu'il n'y a pas vraiment de regrets dans la prise de décision. Ce n'est jamais agréable d'abandonner. Mais personnellement, j'ai très rapidement tourné la page. Forcément, j'ai cherché à identifier les raisons de cet abandon et s'il n'y avait pas de raisons cachées ou des choses non dites. J'ai fait le tour de ces différentes questions. Mais je dirais que deux, trois jours après, j'ai rapidement rebondi et il y a une projection qui se fait. On se pose sur un calendrier, on se dit ce qu'on va faire, etc. La récupération reste quand même une récupération classique parce que sur 170 km, j'en ai quand même couru 150. Donc quand on me dit : « Toi, ça va, tu as abandonné, tu récupères plus rapidement. » mais en fait, il me manque trois heures d'effort. Donc c'est une récupération qui est plutôt classique, comme si j'avais fait la course en entier. Et après, au niveau du rebond, mentalement, il n'y a pas vraiment de regrets, c'est ma décision. J'ai fait la course que je voulais faire quoi qu'il arrive donc, assez facile de ce côté-là.
Comment rebondir et récupérer après un tel effort ?
La prochaine course sera ma dernière course de 2024. La Diagonale, c'est un peu une course à part entière qui fait une fracture par rapport au circuit UTMB où tout est assez cadré, tout est maintenant un peu plus professionnel. La Diagonale, c'est un peu plus folklorique. C'est l'île qui vibre au cœur de l'événement. Il y a tout qui est en ébullition, il y a vraiment une énergie typique de cette île qui se ressent. Ma préparation n'est pas spécifiquement axée sur la Diagonale des Fous, puisque j'avais tout tablé cette saison sur l'UTMB. Je profite de ces cinq, six semaines entre ces deux événements pour faire des choses qui sont plus techniques, puisque la Diagonale est un parcours extrêmement technique où on passe sur des terrains à la fois rochers, mouillés, boueux, extrêmement techniques pendant la nuit, à des terrains extrêmement secs, presque sablonneux et des marches où il fait quasiment 40 degrés pendant la journée donc il y a de grosses amplitudes thermiques. C’est un parcours qui, juste en le regardant sur le papier, est quasiment effrayant. On se demande : Est-ce qu'on va y arriver ? J'ai un peu envie de dire, c'est le parcours qui fait la course avant que les coureurs ne fassent la course sur la Diagonale. On a avant tout peur de se faire manger par le mythe, surtout que cette année, il y a 10 km en plus et quasiment 1 000 mètres de dénivelé en plus, donc ça va prendre 24 heures pour sûr. Plutôt content, même très content de me déplacer sur l'île et surtout, j'ai l'impression d'avoir une fraîcheur mentale que j'ai rarement à ce moment de l'année, même une fraîcheur physique. Généralement, j'ai toujours deux ou trois courses déjà dans les jambes au départ de la Diagonale et là, je n’en aurai qu'une. Donc, beaucoup d'envie et de fraîcheur.
Tu vas de nouveau participer à la Diagonale des Fous le mois prochain. Peux-tu rapidement nous parler de ce défi ?
La Diagonale des Fous, aussi appelée les Grands Raids de la Réunion, soit à peu près 180km cette année. Donc, ça va être long. On part du sud de l'île à Saint-Pierre et on arrive au nord de l'île, à Saint-Denis. Une course, personnellement, la plus dure que je n'ai jamais faite, extrêmement technique, des amplitudes thermiques, extrêmement chaud en journée, humide. C'est un peu le monstre broyeur. On rentre dans des cirques à la mi-course où on peut sortir et si on veut abandonner la course, on est obligé de sortir par nos propres moyens ou moyen héliporté. Ça donne un petit peu la dimension de la course : c’est une course extrêmement dure, mais qui réunit à la fois une ambiance super chaude et vibrante, typique de la Réunion. Il y a toute l'île qui vit autour de cet événement. Tu as l'impression que le temps s'arrête. Quand c'est les trois jours avant ou après la Diagonale, c'est la fête. Tout le monde a quelqu'un qui fait la « diag » dans sa famille, comme ils disent... ils disent plutôt Grand Raid là-bas.
C'est une course atypique où tu te fais interviewer pendant que tu es en train de courir. Il y a des journalistes qui courent avec toi avec des espèces de microcassettes et qui te posent des questions en créole où tu ne comprends rien. C’est un folklore qui contraste bien avec l'UTMB, qui est plus cadré, un peu plus professionnel, un peu moins folklorique et marrant. Je pense qu'on a besoin de tout dans le milieu du trail et c'est sympa de pouvoir jongler justement entre différents types d'organisations et différentes approches du même sport. Là, c'est peut-être une course qui me correspond un peu plus à la Serge, un peu n'importe quoi.
Quels sont les aspects les plus importants de la préparation à une telle course ?
La spécificité de la Diagonale des Fous, c’est qu’elle est très longue. Mon temps le plus rapide était de 24 heures, soit une journée. C'est aussi très technique : il fait froid la nuit, et très chaud, très humide la journée. Il y a beaucoup de choses à gérer. Je pense qu'une autre spécificité aussi, c'est que c'est une course où on n'a pas le droit au bâton. Il y a pas mal d’entraînement à faire en marchant sans les bâtons, ce qui est beaucoup plus demandeur musculairement, articulairement dans les descentes. On ne peut pas s’aider des bâtons pour descendre, on ne peut pas se hisser dans les montées. Il y a plein de spécificités, mais tout le monde est à jeu égal.